Au Canada, les données ouvertes se conjuguent à plusieurs vitesses
Le Canada gagne 5 places dans le Global Open Data Index 2015. Il progresse de la 22e à la 17e position sur 122 places. Par contre, son score a rétrogradé de 59 % à 55 %. Sont absents les données de dépenses gouvernementales, les codes postaux, les données cadastrales, les registres d’entreprises et les résultats d’élections.
Publié par Open Knowledge International [1], l’Index qui comparent des jeux de données entre pays ne rend pas toujours compte de la complexité et des problématiques spécifiques pour certaines informations telles celles de niveaux fédéral, provinciaux ou municipaux. Par ailleurs, le classement de l’Index n’est pas une évaluation de l’ouverture d’un gouvernement.
Cette année, Taiwan surprend en prenant la tête avec un score de 78 %. Seulement 9 % des ensembles de données ciblés dans l’index sont véritablement ouverts. Ce résultat traduit avant tout une incapacité des pays à ouvrir plusieurs jeux de données cruciales telles que les dépenses publiques, les codes postaux ou les données cadastrales. Cette situation suggère que ni la société civile ni les entreprises n’ont été entendues sur leurs besoins en ensembles de données.
L’Index fournit une évaluation indépendante de l’ouverture des données dans 13 catégories : budget, dépense publique, résultats des élections, registre des entreprises, carte nationale, statistiques nationales, lois, codes postaux, limites administratives, émissions de polluants, marchés publics, qualité de l’eau, données cadastrales, données météorologiques et niveaux de pollution. Pourtant, l’accès pour tous aux données sera essentiel pour mettre en œuvre et mesurer nos objectifs en matière de développement durable et de lutte contre le changement climatique.
En 2015, l’Index a renforcé sa méthodologie. La définition des catégories de jeux de données est plus stricte et l’évaluation de l’ouverture des données est plus rigoureuse. D’autres données ont été supprimées, notamment les données de transport en raison de la difficulté de comparer les systèmes de transport entre pays.
Au niveau mondial, le Global Open Data Index 2015 montre que des efforts importants des gouvernements hors d’Europe et d’Amérique du Nord ont été réalisés pour ouvrir des données clés. Cependant, les progrès demeurent lents pour la plupart des gouvernements qui ne fournissent toujours pas d’information dans un format réutilisable ni sans restrictions d’usage pour la société civile, les médias et les entreprises.
En effet, une donnée ouverte est une donnée qui peut être librement utilisée, réutilisée et redistribuée par quiconque – sujette seulement, au plus, à une exigence d’attribution et de partage à l’identique. Une donnée ouverte répond à des critères techniques, juridiques et économiques qui sont évalués par le Global Open Data Index sur la base de l’Open Definition.
Le Global Open Data Index est le résultat d’un travail collaboratif de la société civile pour mesurer l’ouverture des données dans le monde. Cet outil est utilisé par des gouvernements pour définir leur stratégie de données ouvertes et par les acteurs de la société civile pour encourager les États à être encore plus transparents.
Pour la troisième année consécutive, les données les plus ouvertes mondialement sont les données statistiques et les données les moins disponibles sont les dépenses publiques – la Grèce étant le seul pays à publier ses données de dépense publique au niveau transactionnel en données ouvertes.
Dans son ensemble, alors que le nombre de données ouvertes a augmenté depuis 2014 (passant de 124 à 154), le pourcentage de données ouvertes a diminué (régressant de 11 % en 2014 à 9 % en 2015). Ce résultat, s’il s’explique par une extension du nombre de pays et de catégories de données évaluées, montre aussi clairement que peu de progrès ont été réalisés au niveau global.
Le Global Open Data Index est un projet de Open Knowledge International réalisé en collaboration avec un réseau d’experts et de contributeurs. Des citoyens, des organisations de la société civile et des experts en données ouvertes évaluent la disponibilité et la réutilisabilité des données définies autour du monde. Leurs contributions sont ensuite revues par des pairs et évaluées par une équipe d’experts spécialisés par pays.
Merci à tous les contributeurs!
Tracey P. Lauriault, Georg Neumann, Daniela Mattern, Kamil Gregor, Mor Rubinstein, Zach Christensen, James McKinney, Nisha Thompson, yar michl, Rebecca Sentance, Tryggvi Björgvinsson, Codrina Maria Ilie, Caitlin Myles,Frank Hangler, Neal Bastek
[1] Open Knowledge International, fondée en 2004, est un réseau mondial de personnes qui sont passionnées par l’ouverture de l’information, et qui utilise le plaidoyer, la technologie et l’éducation pour ouvrir les données et aboutir des changements positifs pour notre société. Notre objectif est de donner à chacun le pouvoir d’utiliser l’information.